"il ne faut jamais désespérer des imbéciles...

Publié le par - iris -

... avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires." (Pierre Desproges)

AFP - 30/06/2008 - 11h38

 Le militaire qui a tiré dimanche sur le public à balles réelles dans une caserne du sud de la France a agi "involontairement" et par "maladresse", a déclaré lundi le procureur de Montpellier, Brice Robin.

Le drame est la conséquence d'une "erreur humaine", a-t-il ajouté. Le militaire, un sergent, dont la garde à vue va être prolongée, devrait être présenté mardi devant un juge l'instruction à Montpellier.

"Nous demanderons qu'il soit mis en examen (inculpé, ndlr) pour le délit de blessures involontaires", a déclaré le procureur, selon lequel l'homme n'a "absolument" pas agi de "manière préméditée".

Il a ajouté qu'il retiendrait "vraisemblablement une circonstance aggravante" car le militaire a "violé les règles de sécurité".

La déclaration du procureur survient au lendemain du drame sans précédent dans une caserne, lorsqu'un soldat a tiré sur le public à balles réelles, au lieu de balles à blanc, faisant 17 blessés dont quatre graves. La fusillade a eu lieu lors d'une simulation de libération d'otages, à l'occasion d'une journée portes ouvertes de cette caserne située à Carcassonne (sud). Cinq enfants figurent parmi les blessés dont un garçonnet de 3 ans grièvement atteint, touché au coeur et au bras.

"Il y a eu des négligences inacceptables. Elles devront être sanctionnées", a déclaré lundi M. Sarkozy après s'être rendu au chevet de blessés à l'hôpital de Carcassonne. "La réaction sera rapide et sévère", a-t-il promis. "Ce sont des professionnels, cela ne peut pas rester sans conséquence". Selon une source proche de l'enquête, quatre militaires, dont l'auteur des coups de feu, ont été placés en garde à vue. Tous portaient des fusils d'assaut Famas lors de l'exercice qui a mal tourné.

L'armée cherche à comprendre comment un sergent a pu faire usage de balles réelles au lieu de balles à blanc alors qu'il participait à une démonstration du Groupe de commandos parachutistes (GCP).


"Sur le coup, les gens tombaient, on a cru que ça faisait partie de l'exercice, et puis on a vu du sang!", a raconté à l'AFP un témoin de la fusillade.

"Immédiatement, un responsable a crié au micro depuis le camion-sono: arrêtez le feu!", a poursuivi ce témoin, âgé de 44 ans et qui a souhaité rester anonyme. Selon lui, au moins un millier de spectateurs étaient présents.

Les enquêteurs travaillent sur toutes les pistes - y compris, donc, sur celle d'un geste volontaire du sergent qui a ouvert le feu - mais un accident constitue "la thèse principale", a précisé une source proche de l'enquête.

Le drame relève "à 99,9% d'une faute non volontaire", a assuré le colonel Benoît Royal, chef du service d'informations de l'armée de terre.

Plus prudent, le ministre de la Défense Hervé Morin a estimé lundi matin qu'il était "trop tôt pour se prononcer" sur le caractère accidentel ou criminel du drame.

"Je n'exclus rien parce qu'on ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans la tête d'un homme", a déclaré M. Morin sur la radio France Info, parlant, au sujet du tireur, d'un "militaire expérimenté et très bien noté".

Mais, a-t-il souligné, "il y a eu des fautes ou des manquements".

"Un militaire qui a de l'expérience ne peut pas confondre" un chargeur à balles réelles et un chargeur de balles à blanc, a-t-il expliqué, rappelant que les deux types de munitions sont de couleur différentes et que les procédures veulent que les balles non utilisées soient rendues "après chaque exercice", ce qui n'a pas été le cas.

Selon lui, l'auteur des tirs avait d'abord vidé un chargeur de balles à blanc avant "malheureusement" d'en placer un second à balles réelles dans son arme. "Pourquoi était-il dans sa poche?", s'est-il interrogé.

Sur les 17 blessés, 15 sont des civils et deux des militaires.

Un bilan dimanche soir faisait état de quatre blessés graves. Deux d'entre eux, très grièvement atteints, ont été opérés dans la nuit mais leurs jours n'étaient plus en danger lundi matin, a indiqué le préfet du département de l'Aude, Bernard Lemaire.

Parmi eux se trouve un enfant de 3 ans. "Ce qui ajoute au côté catastrophique de cette affaire, c'est que non seulement cet enfant a été touché mais également sa mère et son père", a déclaré M. Lemaire.

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